De nos jours, de très nombreuses personnes en France, en Europe et dans la plupart des pays du monde, sollicitent être incinérées après leur décès. Par conviction religieuse ou personnelle, on ne peut vraiment le savoir. Mais l’observation montre que cette pratique devient de plus en plus répandue, et les experts mettent souvent en avant le fait que cette pratique soit plus respectueuse de l’environnement, en plus d’être particulièrement hygiénique.
Dans cet article, nous parlerons de l’histoire de la crémation, de ses débuts à nos jours.
C’est quoi la crémation ?
La crémationc’est le fait d’incinérer les cadavres des personnes décédées, c’est-à-dire les brûler afin de les réduire en cendres funéraires. Ces cendres funéraires seront par la suite conservées ou dispersées selon une réglementation bien définie.
Il y a plusieurs termes autour de la crémation qui ne vous sont peut-être pas familiers. La salle où l’on effectue la crémation s’appelle le crématorium, et le lieu où l’on conserve les cendres funéraires est le columbarium. Il existe déjà à ce jour plusieurs crématoriums en France, et la plupart des cimetières possèdent un columbarium construit pour recevoir des urnes funéraires, puisque depuis 2008, une loi interdit la conservation des urnes funéraires dans les domiciles.
Depuis quand se pratique la crémation ?
C’est le cœur de notre sujet. L’histoire nous fait savoir que la pratique de la crémation est aussi vieille que l’histoire des civilisations. On ne peut pas dire avec exactitude à quand remonte la pratique de la crémation, mais on sait qu’elle est pratiquée depuis l’antiquité, depuis l’époque où l’être humain a commencé à donner de l’importance à la mort, en lui accordant des rituels spécifiques.
On pense que cette pratique est vieille de 9000 ans, et se pratiquait dans le nord de l’actuel Israël à l’époque. Des sites archéologiques qui prouvent une telle pratique ont été découvert en 1950 dans le village Beisamoun.
On sait en outre que c’est la religion qui a interdit à un moment donné la pratique de la crémation en France par exemple, à l’époque où Charlemagne a interdit l’incinération des corps des personnes décédées dans les années 789 de notre ère. C’est donc dire que la pratique était déjà très répandue bien avant, et on considérait à cette époque que ceux qui soutenaient une telle pratique étaient des hommes de foi douteuse.
La religion catholique étant très répandue en Europe en ce moment, les personnes décédées devaient être inhumées, comme le Christ. La pratique de la crémation s’est donc arrêtée en France et dans la plupart des pays en Europe jusqu’au 19e siècle, où de nombreux penseurs ont remis le sujet sur la table de discussion.
C’est ainsi qu’en 1880 était alors mis en place « la société de propagation de la crémation », qui comptait plus de 420 membres constitués de scientifiques, d’astronautes, de philosophes, hommes d’Etat, députés, et bien d’autres esprits éclairés.
Tout ce qui touchait à la religion était très respecté, et il n’était pas question d’aller à l’encontre de l’église à cette époque. Mais après bien des vicissitudes et des débats parlementaires, il fut mis en place le 29 Octobre 1887 une loi stipulant que tout majeur ou mineur anticipé avait le droit de déterminer librement comment devrait être traité son corps après son décès. Certaines personnes non croyantes avaient alors une préférence pour l’incinération de leur corps, et c’est ainsi que la pratique a repris son cours en France.
De nombreuses démarches ont aussi permis à l’église catholique de lever l’interdiction sur la pratique de la crémation par une loi publiée le 05 juillet 1963 par le Vatican, et elle peut être désormais pratiquée par les croyants chrétiens catholiques, à condition de ne pas y aller à l’encontre de la foi catholique.
En conclusion
L’idée de la crémation a pendant longtemps été perçue comme étant une pratique contraire à la foi religieuse, la religion catholique étant très répandue en France depuis bien des siècles.
Elle fut d’abord interdite pendant un certain temps dans toute la France, mais depuis les années 1887, les combats idéologiques ont permis de commencer à l’admettre dans la société.
Si dans les années 1980, on pouvait déjà compter presque 1% des personnes qui choisissaient la crémation après leur décès, en 2010, ce pourcentage était monté à 30%, et on estime que dans 10 ans (dans les années 2030), plus d’un Français sur deux, c’est-à-dire plus de 50% de la population va opter pour cette forme d’obsèques.
Cela signifie-t-il que dans avenir proche ou lointain, le processus d’inhumation des corps après le décès, tel que nous connaissons tous aujourd’hui va-t-il disparaître, pour laisser place à l’incinération des corps ?
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