février 10, 2022 5

La crémation est à ce jour, le mode funéraire le plus utilisé de par le monde, tout juste après l’inhumation. Même si beaucoup de personnes choisissent la crémation, cette pratique ne fait pas pour autant l’unanimité. En effet, beaucoup de religions interdisent d’une certaine manière la crémation à leur fidèle.

Le choix entre la crémation et l’inhumation est à la fois influencé par les traditions et par la religion. On remarque par exemple que l’incinération est une pratique relativement courante dans les sociétés asiatiques. Par contre, en occident, on préfère l’inhumation.

Par ailleurs, certaines conceptions religieuses orientent aussi le choix vers l’un ou l’autre. En effet, les religions chrétiennes par exemple, font état d’un lien intrinsèque entre l’âme et le corps. Il y a donc une relation de continuité, entre ces deux entités, qui subsiste même après la mort. De ce fait, la plupart des religions chrétiennes, surtout le catholicisme déconseille à leurs fidèles, le recours à la crémation.

La mortest un processus normal de la vie, et c’est même la seule certitude qu’ont les êtres humains, les seuls à savoir qu’ils vont mourir un jour ou l’autre. Même si certaines personnes ont tendance à oublier que la mort existe, d’autres par contre la préparent, pendant qu’elles vivent encore.

C’est ainsi que de nos jours, nombreux sont ceux qui préfèrent que leurs corps soient incinérés après leur morts, et que les membres de leurs familles peuvent, s’ils le veulent, conserver leurs cendres dans une urne prévue à cet effet, pour les différents rituels.

Dans cet article, nous allons parler de ce qu’en pense l’Eglise catholique au sujet de cette pratique qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

C’est quoi la crémation ?

Pour le dire plus simplement, la crémation est le fait qu’après la mort d’une personne, de brûler son cadavre dans un simple rituel et de conserver ses restes sous forme de cendres dans une urne, avec une plaque funéraire, des fleurs et d’autres objets d’ornements. Ces cendres serviront en effet aux différents rituels et cérémonies qui permettent d’honorer le défunt, ou de servir de lien physique avec les vivants.

Il est important de le savoir, même si cette pratique est interdite dans certaines régions et dans certaines cultures, d’autres par contre l’encouragent. C’est le cas par exemple du bouddhisme, et de l’église catholique.

Quelle relation existe-t-elle entre la crémation et le christianisme en général ?

Avant d’aborder le sujet du point de vue des religions catholiques, nous allons dans un premier temps parler de la conception générale qu’a le christianisme par rapport à la crémation.

Il faut dire que la crémation a longtemps été perçue dans la société occidentale (bastion du christianisme) comme étant une pratique importer des autres cultures non-chrétiennes. De ce fait, la crémation a longtemps été conçue comme étant une pratique relevant de l’hérésie.

Cette pratique s’apparenterait, selon les pères de l’église, à des doctrines contraires à la fois chrétienne.

Par ailleurs, le feu, dans la religion chrétienne a toujours symbolisé la damnation, et l’enfer. Il s’agit d’ailleurs d’un des moyens privilégiés pour mettre à mort les « sorciers » et les blasphémateurs, pendant l’inquisition. De ce fait, la crémation a longtemps été mal perçu par la grande majorité de la religion chrétienne.

Dans l’ancien testament, on peut lire que les morts étaient placés dans des tombes (Gn 23 : 4), et que dans le nouveau testament, le corps de Jésus Christ a été placé dans un tombeau (Lc 23 : 51-53). C’est dire combien les cadavres étaient respectés.

Cependant, avec l’évolution sociale, et le métissage culturel, on observe un assouplissement de la position de l’église par rapport à cette thématique. L'Église catholique ira d’ailleurs jusqu’à rendre licite, la crémation vers la fin du dix-neuvième siècle.

La foi protestante quant à elle n’a jamais été contre cette pratique. En effet, selon la théologie de la réforme, la crémation ne met pas en jeu la résurrection selon la chaire, promis par le seigneur Jésus-Christ.

Que dit la doctrine catholique ?

 La position des églises catholiques par rapport à la crémation est assez ambiguë. S’il faut y aller au cas par cas, nous avons d’un côté, l'Église catholique d’occident (l’église romaine) qui cultive depuis une époque relativement récente une certaine tolérance par rapport à la crémation. De l’autre côté, l'Église catholique orthodoxe déconseille vivement cette pratique à ses fidèles.

La position de l'Église catholique romaine.

Ayant été longtemps intransigeante sur le fait, l'Église catholique romaine s’est contraint de revoir ses positions sur la question, sous la contrainte populaire. En effet, la population européenne commence à adopter de plus en plus la crémation, pour diverses raisons. Le Vatican a d’abord, dans un premier temps autorisé les fidèles à la pratique de la crémation en 1963, avant de faire circuler un autre document en 2016, pour encadrer la chose.

Le but de l’initiative de 2016 était d’offrir aux fidèles, la démarche à suivre afin de se conformer au droit canon, et de ne pas verser dans des pratiques contraires aux doctrines de l’église. De ce document, deux règles importantes sont sorties :

  •  Interdiction pour les chrétiens catholiques de disperser les cendres dans quelques lieux que ce soit.
  • La conservation des cendres dans un lieux sacrés, au cimetière, ou à l’église.

Ces dispositions permettent au Vatican d’éviter que les fidèles ne mêlent des rites et croyances étrangères aux rites catholique. Ces dispositions permettent aussi aux catholiques de se démarquer de tout ce qui pourrait s’apparenter au panthéisme, au naturalisme ou au nihilisme, qui sont des doctrines contraires aux préceptes de l’église, donc hérétiques.

L’appréhension de l’église vis-à-vis de la crémation réside aussi dans la peur de soustraire le défunt à la prière et au souvenir de la communauté chrétienne et de sa famille. Même si les dispositions prises par l’église réduisent considérablement ce risque, il n’en reste pas moins que l'Église catholique conseil vigoureusement d’opter pour l’inhumation, pour rester dans la tradition même de l’église.

La position de l'Église catholique d’orient (les orthodoxes).

En orient, le débat n’est pas vraiment animé. On remarque une très grande réticence de l’église par rapport à la crémation, même si l’état grec a en 2006 légaliser la pratique.

Pour l’orthodoxie, le corps et l’âme sont tous les deux concernés par la résurrection promise par le christ à ses disciples. De ce fait, il n’est pas question de réduire le corps d’une personne décédée en cendre.

L’inhumation représente donc le seul moyen de permettre au corps physique de renaître au moment opportun. Cette conception est fortement ancrée dans la tradition orthodoxe. Les rites funéraires orthodoxe imposent d’ailleurs, la présence du corps du défunt.

En conclusion

L’incinération des corps n’est pas en soi une mauvaise pratique, et l’Eglise catholique le mentionne bien. Le problème est que cette pratique ne doit pas entraver la foi chrétienne catholique. Certaines régions et certaines cultures ont d’autres types de croyances au sujet de la crémation, qui vont souvent à l’encontre des lois du catholicisme.

Inhumation ou crémation, le plus important est d’honorer la personne décédée, et les pratiques peuvent être différentes selon les cultures. Dans tous les cas, vous aurez bien besoin des plaques funéraires, et d’autres types d’ornements comme des fleurs, placés autour de l’urne ou sur la pierre tombale, pour marquer le lien qui vous unit à la personne. Vous devez donc prêter attention aux types d’objets funéraires que vous utilisez pour honorer le défunt.

Nous espérons que cet article vous a été utile.

 


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