Avez-vous déjà pensé à votre mort, au rituel qui se dérouleront après, et au traitement qui sera réservé à votre corps ? Si oui, vous aurez forcément pensé à la meilleure technique funéraire possible, une technique qui traitera votre corps avec dignité et qui sera aussi respectueuse de la nature. En bref, une technique funéraire écologique. Il faut dire que la civilisation humaine a longtemps cherché le meilleur moyen traiter les corps des personnes disparus, de manière à les réintégrer harmonieusement dans la nature. L’entreprise n’est pas évidente, chacune des techniques montrant des insuffisances à différents niveaux. Cependant, les défis écologiques faisant, des techniques funéraires plus saines commencent par voir le jour. Aujourd’hui, même si chacun a son idée sur la question, en fonctions de sa philosophie de vie, et de ses orientations religieuses, il faut reconnaître que la promession est l’une des techniques funéraires les plus propres qui soient.
Qu’est-ce que la promession et qu’est-ce que cela implique ?
La promession est une technique funéraire assez récente et moderne. Développée en 1999, à Jönköping en Suède par le docteur Susanne Wiigh-Mäsak, la technique consiste à réduire le corps des défunts en de fines particules, facilement assimilable dans la nature. Elle est assez semblable à la crémation, sur la finalité. En effet, la promession ne fait pas intervenir de feu ou de chaleur pendant tout le processus. Au contraire, tout est basé sur le froid, et ses effets sur les molécules du corps. De ce fait, pour pouvoir réduire le corps en fine particule, on utilise un procédé relativement simple.
Le corps du défunt plongé dans de l’azote liquide puis refroidi à -196 degrés. Désormais friable, il est réduit en poudre par un procédé bien précis, puis disposé dans une urne funéraire biodégradable.
Même si le processus essuie beaucoup de critiques, il faut reconnaître qu’il possède beaucoup d’avantages.
La promession étape par étape.
La réalisation de la promession nécessite l’observation de plusieurs étapes bien définies.
La première étape du processus est une phase préparatoire qui permet de mettre le corps dans les conditions propices à la réalisation de lyophilisation (une autre dénomination de la promession). À cette étape, le corps est disposé dans une pièce et conservé à une température constante de 18 degrés Celsius, pendant une durée de 10 jours.
La deuxième étape est celle où le processus est accompli en bon et due forme. Dans un premier temps, on plonge le corps dans de l’azote liquide afin de le faire passer de 18 degrés Celsius à -196 degrés Celsius. Cette température très basse permet de rendre le corps complètement friable. À l’aide d’une table vibrante, on réduit alors le corps en une poudre fine.
Cette poudre est par la suite passée sous l’action d’un aimant puissant, afin de la débarrasser de toute sorte d’objets métalliques (prothèses médicales, objets chirurgicaux, pacemaker, bijoux…). Il faut noter que les objets médicaux, ne seront pas retournés à la famille, mais feront plutôt preuve d’un recyclage qui les renverra probablement dans le circuit médical.
Quels sont les avantages de la promession ?
La promession est une alternative funéraire qui répond à bon nombre d’inquiétudes, lié au traitement post-mortem des corps.
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Les avantages écologiques.
La promession est une alternative écologique aux différentes méthodes funéraires déjà existantes.
Par rapport à la crémation, la promession est une méthode funéraire très peu énergivore. Par ailleurs, elle ne dégage aucune forme de gaz toxique. En effet, vue que le corps est refroidi, au lieu d’être calciné par l’action de la chaleur, il n’y a aucune émission toxique dans l’air, due à la calcination ou aux amalgames dentaires.
Par ailleurs, il n’y a aucune nécessité de disposer d’un cercueil, ce qui préserve les arbres et permet de lutter contre la désertification et le réchauffement climatique, par effet ricochet.
D’un autre côté, la promession est une véritable aubaine pour la conservation de la nature et pour lutter contre la pollution des sols. En effet, lors de la réalisation de tout le processus, on n’aura pas à utiliser de techniques de conservation sur le corps. Même si la poudre obtenue au terme du processus sera enterrée selon ce que la famille du défunt aura à décider, on peut être sûr qu’aucun agent polluant n’aura à contaminer le sol.
Le problème de place sera lui aussi résolu, grâce à cette technique. En effet, l’urne utilisée pour recueillir la poudre est non seulement biodégradable, mais elle est aussi très fine. Ce qui réduit considérablement la place occupée par le monument funéraire. Cerise sur le gâteau, l’urne pourra aussi permettre de faire pousser un arbre, un excellent moyen de rendre hommage au défunt, mais aussi à la nature qui l’a accueilli, pendant son séjour sur terre.
- Les avantages économiques.
Même si on ne peut pas considérer la promession comme la technique funéraire la moins onéreuse existant, elle peut s’avérer être une alternative relativement économique. En effet, comme cela a été dit plus haut, le choix de la promession dispense de l’achat de cercueil, ce qui allège considérablement la facture. Par ailleurs, le corps n’aura pas besoin de subir un traitement particulier pour sa conservation, ceci réduit aussi de beaucoup, les coups. Il faut aussi dire que la promession permet de réduire considérablement la taille du monument funéraire, ce qui a aussi forcément son impact sur la facture totale des obsèques.
Où peut-on pratiquer la promession ?
Pratique funéraire révolutionnaire, la promession a encore du mal à rentrer dans les mœurs de certains pays. En effet, il beaucoup de pays, y compris des pays occidentaux, ne voient pas d’un bon œil la pratique de la promession. À ce jour, même si les textes de loi ont assez ambiguës sur le sujet, la France n’autorise pas la pratique sur son sol. Cependant, des pays comme l’Angleterre, la Corée du Sud ou encore l’Afrique du Sud comptent déjà plusieurs promatoriums. Toutefois, vu les nombreux avantages que la pratique offre, et la pression des enjeux écologique grandissantes, la promession devrait être plébiscité, dans quelques années dans nos sociétés modernes, à l’instar de la crémation, et de toutes les autres techniques funéraires.
Il faut dire que le cadre juridique des rites funéraires est assez compact en France, et évolue assez lentement. En effet, depuis la loi du 15 novembre 1887 et la reconnaissance de la crémation comme étant une technique funéraire légale dans l’hexagone, le cadre juridique n’a pas vraiment évolué. À part la crémation et l’inhumation, aucune autre technique funéraire n’est donc autorisée sur le sol français, à ce jour.
La promession et la religion.
Outre les considérations écologiques et autres philosophique, la religion est aussi un facteur déterminant dans le choix de la technique funéraire. Ainsi, il est tout à fait logique de se poser la question de savoir si cette pratique convient à ses préceptes religieux.
La réponse à cette question est assez délicate. Il faut souligner dans un premier temps que la promession est une technique funéraire, relativement récente. Les textes religieux régissant les rites funéraires ne la prennent donc pas forcément en compte. Cependant, se basant sur les précédents avec la crémation, et les préceptes de chaque religion, on peut aisément deviner une certaine appréhension de la part de l’église. En effet, l'Église catholique et l'Église orthodoxe émettent des réserves, en ce qui concerne les techniques funéraires qui réduisent le corps du défunt en poussière de manière instantanée. En réalité, ces pratiques vont à l’encontre des dogmes de la religion, et ne compromettraient le corps dans le processus de la résurrection à la fin des temps. Cependant, il serait intéressant de s’approcher de son père spirituel ou du pasteur de sa communauté pour avoir de plus amples informations.
En ce qui concerne la religion musulmane, il est clair que les rites funéraires ne permettent pas la pratique de cette technique. En effet, la religion musulmane observe un rite funéraire bien stricte, nécessitant la disponibilité du corps du défunt, on bonne et due forme ; car il doit être lavé d’une particulière, enveloppée dans un linceul, avant d’être ensevelis. Le rite funéraire islamique ne peut donc pas concevoir une autre technique funéraire que l’inhumation. De même pour la religion judaïque.
Que fait-on de la poudre recueillie après la promession ?
La poudre recueillie à la fin du processus représente environ 75 % de la masse totale du corps. Elle est recueillie puis filtrée, de manière à la débarrasser d’éventuelles corps étrangers. La poudre est par la suite rangée dans une urne spéciale biodégradable. Elle pourra à la suite être incinéré ou ensevelit. Il faut rappeler que selon la législation française, il est formellement interdit de disposer les reste d’un corps humain chez soi à la maison.
Combien coûte une promession ?
L’estimation du coût d’une promession est de 1000 euros environ. Cette somme n’en fait pas la technique la plus économique qui soit. Cependant, la promession pourrait vous revenir moins chère par rapport aux autres techniques funéraires. En effet, le choix de la promession vous débarrasse de certaines dépenses parallèles, à l’instar de l’achat d’un cercueil, ou des soins du thanatopracteur. Au final, la promession est bien plus économique qu’elle ne le parait.
A voir également: LES RITUELS FUNÉRAIRES DANS LA CULTURE ÉGYPTIENNE